La rentrée devait être difficile pour les usagers du RER habitués à garer leur véhicule sur le parking, dont l’entrée se situe dans le Bois de Vincennes (c’est à dire sur le territoire de Paris). Ils auraient se retrouver sans lieu de stationnement, car la construction d’un immeuble de bureau, destiné à l’installation d’une mutuelle, devait démarrer en septembre.
Un recours juridique, déposé par l’association
Joinville écologie, est venu bouleverser les projets. L’association conteste non pas la suppression des lieux pour autos, mais bien le fait que le terrain sur lequel se situe le futur immeuble empiète de quelques mètres sur le Bois de Vincennes, un espace boisé classé.
Le conseil de Paris avait débattu du projet le 26 mars 2007. Un élu Vert, Christophe Najdovski, jugeait le projet « consternant ! ». Un de ses collègues, Jean-François Blet a déposé un vœu « pour que la Ville de Paris cesse de cautionner des projets allant à l’encontre des objectifs de réduction de la circulation automobile ».
Pierre Mansat, adjoint au maire communiste, s’est « un peu étonné de la découverte par certains élus du 12ème de cette situation, puisque le projet figurait en toutes lettres dans le protocole de coopération signé entre Paris et la Mairie de Joinville, qui a été adopté à l’unanimité des élus du 12ème arrondissement et du Conseil de Paris. »
Il a ensuite souligné que « cette volonté de réaliser un immeuble de bureaux au-dessus d’un pôle d’échange du R.E.R. correspond tout à fait aux préconisations du Schéma directeur de la Région Ile-de-France. Il fait partie des sites à urbaniser. »
Pierre Mansat a considéré que le projet est « tout à fait en conformité avec l’ensemble des prescriptions environnementales concernant le bois de Vincennes », remarquant que le projet « maintient le parking public » et « n’augmente pas le nombre de véhicules qui entreront dans cet espace ».
Les arguments de l’adjoint en charge des relations entre Paris et sa banlieue semblent avoir convaincu, au moins les élus du conseil de Paris, car le vœu écologiste fut retiré et la délibération adoptée à l’unanimité.
Mais vérité en deçà du Bois de Vincennes n’est pas forcément vérité au delà. En tout cas, le projet, qui est fort ancien puisqu’il était, à l’origine, inclus dans le programme de l’ex zone d’aménagement concertée, devenue le quartier des Canadiens – le premier projet d’urbanisme de Pierre Aubry, après son élection en 1983.
L’interruption ne plaît guère à l’équipe en place. Georges Nérin, adjoint au maire (UMP) en charge de l’urbanisme, s ‘exclamait, dans le quotidien
Le Parisien (31/07/2007) : «je suis indigné. Il y a 450 emplois en jeu et il s'en fiche ! » Il visait dans sa déclaration, Michel Laval, conseiller municipal écologiste, l’auteur du recours. 10 000 m² de bureaux sont prévus sur l’ancien parking.
En tout cas, en l'attente de la décision du tribunal, les usagers du parking ont quelques mois de répit.
Le parking avec à droite, la gare RER et à gauche, le début du Bois de Vincennes