Le maire de Joinville-le-Pont, Olivier Dosne (Ump), ne s’est guère intéressé au dossier de la protection de l’environnement des riverains du tronc commun aux autoroutes A4 et A86, en s’abstenant de participer à la concertation de 2006, puis en refusant de siéger au comité de défense de l’environnement. Mais, devenu député, il a décidé de se préoccuper du sujet. Tant mieux !
Il a donc posé une question écrite, publiée le 1er février 2011 au Journal officiel. C’est par le même canal qu’il vient donc de recevoir, le 12 avril, une réponse de Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’écologie, du développement durable, des transports et du logement.
Olivier Dosne demandait à la ministre « de bien vouloir lui indiquer quand et avec quels financements sera mis en œuvre le "projet environnemental" validé par l'État en 2007 » et qui visait à traiter les rejets de ruissellement en Marne ainsi que le bruit.
La réponse de Nathalie Kosciusko-Morizet est une nouvelle preuve de cet étrange mépris dans lequel certains responsables peuvent tenir les décisions prises pourtant après une concertation exemplaire.
En ce qui concerne les rejets de l’autoroute en Marne, on annonce « des études plus approfondies » en 2011, avant « une procédure de déclaration d'utilité publique » en 2012. Les travaux, éventuels, ne sont même pas annoncés. Et les riverains de l’autoroute sont bien placés pour savoir que déclaration d'utilité publique ne veut absolument pas dire réalisation.
Pour le bruit, le résultat est encore plus assourdissant. Les nogentais, saint-mauriciens, campinois et joinvillais qui le subissent tous les jours se réjouiront de lire que « le projet (…) étudié ultérieurement. »
Au cours des années précédentes, on a compté des montagnes d’études toutes plus approfondies les unes que les autres, sans oublier deux déclarations d’utilité publique sans suite.
Pendant ce temps, l’autoroute déverse sans discontinuer ses rejets dans la rivière. Quant aux protections contre le bruit, les vitrages actuels aux effets bien maigres se brisent l’un après l’autre, sans être remplacés. Huit d’entre eux manquent côté amont, cinq côté aval.
N’oublions pas non plus que la voie auxiliaire, censée améliorer les problèmes de circulation, est hors service depuis le 5 juillet 2010, après de nombreux mois de non fonctionnement antérieurs.
Je reproduis ci-dessous le texte de la question du député et de la réponse du ministre. Et je joins également le dernier bulletin du comité de défense des riverains qui permet de faire le point sur le sujet.
publiée au JO le 01/02/2011
M. Olivier Dosne attire l'attention de Mme la ministre de l'écologie, du développement durable, des transports et du logement sur les nuisances environnementales engendrées à Joinville-le-Pont par le tronc commun aux autoroutes A4/A86. 250 000 véhicules empruntent chaque jour cette portion d'autoroute, générant le plus grand bouchon autoroutier d'Europe et de graves pollutions dans la Marne voisine. Il lui demande de bien vouloir lui indiquer quand et avec quels financements sera mis en oeuvre le "projet environnemental" validé par l'État en 2007, qui visait à traiter ces nuisances environnementales à savoir: le bruit, par la mise en place de protections phoniques identiques à celles déjà réalisées le long de l'autoroute dans les communes de Saint-Maurice, Maisons-Alfort, Créteil et Champigny; les eaux sales de ruissellement, par un traitement ayant pour objectif de supprimer les pollutions vers la Marne, le ru de Polangis ou le bras de Gravelle, inexistant aujourd'hui alors que les enjeux de loisirs et de prise d'eau potable sont forts et que des études ont recensé trois zones de rejets potentiels qui pourraient être équipées d'une station de traitement; les pollutions lumineuses; les pollutions atmosphériques. Il lui rappelle que le projet visait également à réhabiliter et à mettre à la disposition de la ville les terrains d'emprise, propriété de l'État, et lui demande que soient mises en place les conventions d'occupation précaire promises sur ces terrains.
parue au JO le 12/04/2011
Le projet d'assainissement du tronc commun A4-A86 est en cours d'études. Il prévoit, d'une part, de séparer les eaux pluviales des eaux de chaussée en réalisant un collecteur pour récupérer les eaux usées et, d'autre part, de remédier au rejet direct des polluants vers la Marne en réalisant trois stations de traitement. Les travaux permettant la séparation des eaux devraient débuter dans le courant de l'année 2011. Quant à la réalisation des stations de traitement, elle nécessite des études plus approfondies et une procédure de déclaration d'utilité publique. Celles-ci devraient respectivement être réalisées en 2011 et en 2012. Concernant la protection contre le bruit, la priorité a été donnée à la poursuite du projet d'écrans acoustiques sur l'A4 et l'A86 à Saint-Maurice, Maisons-Alfort et Créteil. Le projet de protections phoniques visant à limiter les nuisances sonores et à aménager le tronc commun A4-A86 sera étudié ultérieurement. Enfin, la procédure de réhabilitation et de rétrocession des emprises de l'État aux communes, dont la gestion a été confiée à l'Agence foncière et technique de la région parisienne (AFTRP), est en cours. Les conventions d'occupation précaire concernant la commune de Joinville-le-Pont seront établies prochainement.