Élue députée Ump de la septième circonscription du Val de Marne en 2002, réélue en 2005 lors d’un scrutin partiel puis en 2007, Marie-Anne Montchamp a cédé sa place à l’Assemblée nationale à son suppléant, Olivier Dosne, maire également Ump de Joinville-le-Pont lors de ses séjours au gouvernement.
Redevenue secrétaire d’État aux solidarités en novembre 2010, elle mettait ainsi fin à une brouille avec l’Ump qui l’avait conduite à rejoindre Dominique de Villepin. Mais cette querelle interne avait également un argument électoral : la septième circonscription du Val de Marne a été supprimée par la réforme électorale qui entre en vigueur en 2012. Les électeurs de son fief (Nogent, Joinville, un canton de Champigny et un autre de Saint Maur) ont été répartis entre trois autres circonscriptions, qui ont toutes des députés sortants Ump, maires de la commune principale et bien décidés à se représenter. La seule femme élue dans le département n’avait donc aucun espace politique pour retrouver un rôle de parlementaire.
Marie-Anne Montchamp avait espéré conduire la liste sénatoriale de l’Ump en septembre. Mais les deux sortants (Christian Cambon, maire de Saint Maurice, et Catherine Procaccia) ont assuré un efficace tir de barrage.
Il ne restait donc plus qu’à exporter la ministre plus loin. Ce serait chose faite, selon le Journal du Dimanche (4/09/2011). Marie-Anne Montchamp pourrait obtenir l’investiture de l’Ump dans la 4ème circonscription des Français de l’étranger, qui couvre la Belgique, le Luxembourg et les Pays Bas. L’Ump avait bien déjà une candidate, Pascale Andréani, mais elle vient opportunément de se voir désignée par le président de la République comme ambassadrice auprès de l’OCDE, l’organisation internationale de coopération économique basée à Paris.
En fait, Marie-Anne Montchamp est déjà en campagne depuis quelques temps. Le 15 juin, elle participait à l’assemblée générale de l’UMP-Belgique à Bruxelles. Le 17 du même mois, elle rencontrait les militants UMP du Luxembourg. Et le 9 septembre, elle visite les militants du même parti aux Pays-Bas, à La Haye.
Comme le disait la ministre à Luxembourg, elle « accorde une importance capitale à rencontrer le plus possible, les français de l'étranger lors de [s]es déplacements », dont on voit qu’ils sont opportunément centrés sur sa future circonscription.
L’arrivée de Marie-Anne Montchamp dans cette nouvelle zone électorale n’est pas sans poser quelques questions aux militants de droite locaux. En Belgique, le délégué de la section locale Georges-Francis Seingry, rend compte des débats internes en évoquant « les divisions actuelles au sein de l’UMP combinées aux ambitions personnelles, entraînent une multiplication de prétendants dont les convictions ne sont pas évidentes ». Il commente les investitures données par l’Ump de cette façon : « 8 candidats parachutés sur 11 : mauvais signal pour les circonscriptions de l’étranger ». Et pour finir, il critique la « langue de bois » dont aurait usé la ministre,
Le site Ump Belgique analyse ainsi la situation « c’est une belle brochette de parachutés UMP qui est annoncée – dont 4 ministres ! » et donne enfin la parole à Robert Labro, conseiller à l’Assemblée des Français de l’étranger qui parle d’un « système de copinage dont la majorité des Français ne veut plus. »
La candidate Ump aura face à elle notamment, Philip Cordery, secrétaire général du parti socialiste européen, la structure qui rassemble les différentes formations social-démocrates et socialistes du continent.
En tout cas, la disparition de Marie-Anne Montchamp du paysage politique val-de-marnais ne déplaira pas à tous les militants locaux de l’Ump, et notamment au maire de Nogent, Jacques Martin, qu’elle avait défié sans succès lors des élections municipales en 2008.