Les propos négationnistes d’un évêque intégriste argentin, récemment réintégré dans l’église catholique par le pape Benoît XVI, ont provoqué un véritable émoi chez les catholiques du Val de Marne.
Le père Gilles François, curé de Joinville-le-Pont, s’exprime ainsi dans un texte du 24 janvier 2009, publié sur le site des paroisses de Joinville et Saint Maurice.
« Le Pape Benoît XVI lève l’excommunication des 4 évêques ordonnés illégalement par Mgr Lefèvre. Le retour des fils prodigues est une fête, mais ne justifie en rien ce qu’ont fait les fils prodigues. C’est la joie du Père qui provoque la fête et il ne faut pas que les fils aînés s’en tiennent à de justes mais chagrines colères, qui leur feraient oublier leurs propres erreurs. Néanmoins, si les fils prodigues continuent à dire et faire des bêtises… ? Que penseront les voisins ? «
Quant à l’évêque de Créteil, Mgr Michel Santier, il écrit une lettre aux catholiques du Val de Marne. Elle est publiée (non datée, mais très récente) sur le site de l’évêché.
« Je comprends l’émotion et le trouble de beaucoup d’entre vous, et de ceux que vous côtoyez chaque jour, suite à la décision du Pape Benoît XVI.
« Le trouble est accentué par la simultanéité de l’annonce, dans les médias, de la décision du Pape et des déclarations négationnistes de Monseigneur Richard Williamson.
« Il est important de distinguer les deux événements. Les propos de Monseigneur Williamson sont inacceptables et inadmissibles, un déni de la vérité historique, et nous ne pouvons admettre sur ce point aucune concession.
« Nos frères Juifs, habitant dans Val de Marne, peuvent être assurés de mon engagement et de celui de l’Église diocésaine, à combattre toute forme d’antisémitisme, comme toute forme d’exclusion vis à vis d’autres communautés croyantes, ou toute forme de racisme, et je partage leur émotion.
« La décision du Pape Benoît XVI de lever l’excommunication des quatre évêques, ordonnés par Monseigneur Lefebvre, est d’un autre ordre. Cette décision est loin de conclure le dossier.
« Il est hors de question, dans notre diocèse, de remettre en cause l’enseignement du Concile Vatican II (…) Mais ce dialogue demandera encore du temps pour cheminer vers la pleine communion, et le décret souligne bien que l’acceptation de l’enseignement du Magistère du Pape comprend l’acceptation entière du Concile Vatican II (…) »
Mgr Michel Santier, évêque de Créteil