Lundi 11 avril 2005 le Forum politique nogentais (une association indépendante, spécialisée dans les débats contradictoires) organisait une séance sur la Constitution européenne. « Oui, Non ou Bof ? » était la question posée par le modérateur Brice Couturier, journaliste à France Culture. Le bof a eu peu de succès, dans une salle électrique où 90 personnes tentaient de se faire une petite salle de la Maison des associations à Nogent-sur-Marne.
William Abitbol, membre du RPF de Charles Pasqua, ancien eurodéputé souverainiste a soutenu que si lEurope sortante nétait déjà pas très réussie, lEurope à venir était encore pire. Leuro serait pour lui un échec, qui aurait fait perdre du pouvoir dachat. Il sest donc prononcé pour une motion de censure, qui passe par le non.
Olivier Ferrand, délégué national du parti socialiste, chargé des questions européennes a plaidé que, avec le projet constitutionnel, lUnion allait changer de nature. Le traité permettra de passer dune Europe technique à une Europe politique. Il a relevé que toutes les mesures nouvelles contenues allaient dans le sens dune économie sociale de marché, synonyme de social-démocratie.
Alain Lecourieux, membre du Conseil scientifique d'Attac, citant avec minutie nombre darticles du document soumis à référendum, a parlé dun carré libéral : la concurrence entre États, la concurrence entre entreprises, le libre marché et
Guillaume Klossa, co-président du collectif Ensemble pour le Oui et professeur à HEC, a trouvé dans la politique étrangère commune, qui naîtra si le traité est ratifié, une vision de lintérêt général européen. Il sest inquiété de e que certains vont se prononcer sur le passé (les textes que la constitution ne modifie pas). Il a demandé quon vote pour lavenir, cest à dire les innovations du traité.
Bien que le débat se soit plutôt bien tenu, relevons trois incidents. Alain Lecourieux (Attac) tournait le dos aux orateurs et à la salle quand les partisans du oui défendaient leur point de vue. Il a quitté la salle, quelques instants après William Abitbol (RPF)
juste au moment où sengageait le débat avec la salle, laissant le modérateur un peu dépité. Enfin, un petite secte dextrême droite (lex-POE de Jacques Cheminade) profitait de la chaude ambiance pour distribuer ses tracts, malgré la mise en garde des organisateurs.
Olivier Ferrand (PS) et William Abitbol (RPF, souverainiste)