Le site Internet du quotidien Le Monde rend compte des propos de la sœur de Baba Traoré dans un article du 7 avril 2008 : « Rassemblement en hommage au sans-papiers mort en se jetant dans la Marne » : « Maïmouna Traoré, la soeur de M. Traoré, qui s'est effondrée en larmes à l'approche du lieu où son frère a trouvé la mort vendredi, a expliqué que son frère était venu en France en 2004 pour lui donner un rein. "Il m'a sauvé la vie, il s'est sacrifié pour moi", a-t-elle déclaré, en sanglots, en précisant qu'elle ne "sait pas pourquoi il s'est jeté dans l'eau" et n'avait pas connaissance d'un arrêté préfectoral de reconduite à la frontière (APRF) à l'encontre de son frère.
Le Monde donne également la parole à un oncle de Baba Traoré dans son article « Rassemblement en hommage au sans-papiers mort en se jetant dans la Marne » (7/04/2008) : "Le message de la vie de Baba est un message d'amour et de solidarité car il a donné un rein à sa soeur à l'âge de 25 ans", a affirmé Guillaume Diallo, l'oncle de M. Traoré, qui a ajouté que les démarches administratives pour sa venue en France avaient été effectuées "par l'hôpital" et son billet d'avion "payé par le ministère de la Santé". »
GMHachim, sur le site Liberté sans frontières, se présente comme l’oncle de Baba traoré. Il s’exprime ainsi dans un article consacré au « Décès du jeune malien poursuivi par la police en région parisienne » : « Un des nôtres vient d'être victime de la répression sans visage humain des étrangers en situation irrégulière. Et il n'est autre que mon neveu Baba Traoré, 29 ans.
« Rentré en France en 2004 pour donner un de ses reins à sa grande sœur Maimouna Traoré, il était suivi et contrôlé par leur médecin traitant depuis l'opération qui a eu lieu en juin 2004 et bénéficiait d'un récépissé de titre de séjour renouvelé à chaque fois. Seulement, depuis mars 2007, ce récépissé n'a pas été renouvelé, mais le dossier reste toujours en cours.
« Arrêté quelques fois par la police, il avait toujours été relâché. Selon la version donnée, par peur des policiers, il se serait jeté du pont de Joinville. Repêché par les secouristes et re animé, il aurait recouvré la vie, mais décédera 2h plu tard à l'hôpital Lariboisière.
« Une enquête est ouverte et nous attendons la suite. Les autorités maliennes en France, Consulat et Ambassade, se sont saisis du dossier, depuis l'annonce du décès et sont en contact direct avec la famille. Merci pour eux.
« Paix à son âme et qu'il repose en paix. »
Sur le bulletin en ligne le Post (7/04/2008), le président du club de foot de Baba Traore s'interroge sur les circonstances de sa mort, vendredi, à Joinville : « Quelqu'un qui a peur de l'eau et se jette à l'eau, c'est bizarre, non? ». La version officielle de la mort « laisse ses proches perplexes » selon le site.
David Carotine, le président de la section foot de Rosny-sous-Bois (Seine Saint Denis), où Baba Traoré était joueur depuis plusieurs années a été interviewé par le site :
« Quand avez-vous appris la nouvelle? Vendredi, Baba devait venir s'entraîner, et il n'est pas venu. Comme c'est quelqu'un de très respectueux, sérieux, gentil, il prévient toujours en passant un coup de fil. Là, rien. Ça m'a inquiété. J'ai su samedi, quand un ami du club nous l'a dit.
« Quelle a été la réaction au club? Nous étions tous bouleversés, sous le choc, nous le sommes toujours d'ailleurs. Mais je dois dire que nous avons aussi tous été très surpris.
« Pourquoi avez-vous été surpris? J'ai dit aux joueurs que nous devions rester sereins et dignes, à l'image de Baba. Mais quand même, quelqu'un qui a peur de l'eau et se jette à l'eau, c'est bizarre, non? »