Le conseil municipal de Joinville-le-Pont du 27 mars 2008 avait pour objet de désigner les membres des 8 commissions municipales, de la commission d’appel d’offres ainsi que les délégués de la ville au conseil d’administration de l’Office d’Hlm, à celui du centre d’action sociale (Ccas) et à celui de la caisse des écoles. Il fallait aussi permettre au maire de disposer de délégations, choisir les représentants de la ville dans 7 structures intercommunales et prendre quelques décisions concernant le personnel.
La désignation de membres des commissions obéit à des règles simples : la représentation proportionnelle, qui garantit que, à côté d’une majorité à même d’exercer son mandat, l’opposition a un droit de regard.
Mais les membres de la nouvelle majorité (droite) se sont semble-t-il mis en tête de réduire la place des élus minoritaires ou de choisir ceux qu’ils préféraient. C’était le cas, notamment, pour la commission d’appel d’offres, qui examine les projets de marchés (services, travaux, fournitures). Dans une confusion durable, la liste du nouveau maire Olivier Dosne (divers droite) a tenté de faire siéger 5 de ses élus parmi les 6 membres. Pourtant, l’arithmétique, le droit et l’esprit des lois étaient clair : chaque groupe minoritaire devait intégrer la commission. Devant mes protestations, après deux « proclamations de résultats » par le maire erronées, puis une tentative de retirer la décision pourtant votée de l’ordre du jour, le conseil a dû se rendre à la raison : la liste du maire devra se contenter de 4 sièges.
Cet incident n’est pas resté isolé. Bien que Olivier Dosne ait parlé de rupture avec la gestion précédente, il a avancé, pour seul argument afin de refuser la présence d’un opposant au sein du conseil d’administration de l’Office municipal d’Hlm qu’il en était ainsi dans la précédente municipalité.
Répondant à une élue qui s’inquiétait de savoir si le conseil municipal prévu pour le débat d’orientation budgétaires aurait bien lieu le 4 avril (alors que le rumeur de son annulation courait les rangs du public) le maire s’est contenté de répondre : « on vous écrira. »
Enfin, après le conseil, tard dans la nuit, j’ai été informé qu’il avait été décidé qu’il n’y aurait pas de tribune libre des élus minoritaires dans le prochain bulletin municipal. Dans la nuit, j’ai rédigé une protestation et menacé de faire valoir nos droits, car l’expression des élus minoritaires est expressément prévue par le code général des collectivités territoriales. Vendredi 28 mars, j’étais informé que la diffusion dudit bulletin municipal était différée, et que la tribune libre que j’avais expédiée serait bien diffusée dans un supplément…
On peut s’interroger sur ce qui se passe : y a-t-il une volonté d’empêcher les élus minoritaires de jouer leur rôle ? Ou s’agit-il d’une inexpérience, tout de même difficile à imaginer quand on sait que parmi les nouveaux adjoints figurent une élue ayant 25 ans d’expérience et le premier adjoint sortant.
Rappelons toutefois que les « élus minoritaires » représentent 10 sièges sur 33 au sein du conseil, mais que leurs deux listes totalisaient tout de même 60% de l’électorat.